de l'hydrogène à l'état naturel: info ou intox?

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certains discours publiques oublient parfois que l'hydrogène naturel existe bien sur notre planète, ou alors, ils minimisent sa présence. Quelques exemples précis permettent de se faire une idée de la réalité.


Depuis quelque années, l’hydrogène est considéré comme un des maillons importants d’un mix énergétique décarboné, notamment comme carburant. Mais il reste encore du travail car l’hydrogène est actuellement une matière première pour l‘industrie (en particulier des engrais) toujours fabriquée à base d’hydrocarbures ou de charbon.

Toutes les alternatives de production d’un hydrogène décarboné sont actuellement étudiées.

Dans ce contexte certains posent la question : la production d’hydrogène naturel est-elle une réalité ou une fake news ? Voici quelques éléments de réponse qui recensent des sites témoignant de la présence d’hydrogène naturel sur notre planète. 

Le Mali est la première source connue d'hydrogène naturel, générée entre autres par l'interaction eau/roche dans le sous-sol. Une production, relativement modeste (1 400 m3/j), mais continue au Mali depuis presque 10 ans ! De nouveaux réservoirs ont même été trouvés à différentes profondeurs.

Aux États-Unis, une découverte de 3 réservoirs a été annoncée par la société Desert Mountain en février 2022. Ils sont situés dans l’Arizona.

Dans le Kansas (USA),il existe également un site de forage d’hydrogène naturel qui est exploité par la société Natural Hydrogen Energy (cf. photo de Viacheslav Zgonnik)

Dans les puits pétroliers, en AustraIie qui a un gros potentiel en hydrogène naturel, les mélanges gazeux étudiés contiennent des pourcentages élevés d’hydrogène, jusqu’à 90%. C’est vrai aussi dans d’autres pays mais avec des pourcentages d’hydrogène moins élevés. Dans ce pays, les demandes de permis d’exploration se multiplient. Suite à l’octroi de  deux de ces demandes de permis, la société Gold Hydrogen va lancer de nouveaux forages dès 2023. La compagnie pétrolière Santos va quant à elle, forer trois puits dès 2023 également dans le centre du pays. Une vingtaine d’autres demandes sont en cours d’étude par le gouvernement australien.

Au brésil et en Russie, comme d’ailleurs aux Etats-Unis, ont déjà été enregistrées des émanations d’hydrogène provenant de roches très anciennes appelées craton. Nul doute que ces données seront exploitées dans un futur proche.

Et en France ?

Des travaux avaient été entamés par TotalEnergies dans le cadre d’une évaluation des ressources dans les Pyrénées, avec de nombreux laboratoires universitaires. Ces travaux ont mis en évidence des émanations d’hydrogène sur le front pyrénéen ; ils sont actuellement complétés par un projet collaboratif entre CVA, Engie, 45-8, et le BRGM notamment pour évaluer plus globalement le potentiel de la Nouvelle-Aquitaine. 

De l’autre côté des Pyrénées, en Espagne, la compagnie Helios a pris un permis d’exploration au nord de Saragosse. 

La compagnie 45-8 a obtenu un permis d’exploration pour l’hélium dans le Nièvre mais regarde aussi si de l’hydrogène peut être trouvé dans d’autres zones, avec ou sans hélium associé.

 

En conclusion, la question n’est plus : l’hydrogène naturel existe-t-il ? mais où prendre des permis d’exploration ? et qui sera le premier gros producteur d’hydrogène ?